Un faux plan de paix pour dissimuler un vrai génocide
Par Jean-Pierre Aussant
Le plan de paix de Trump et Netanyahou n’a que pour but de transformer, dans l’imaginaire collectif mondial, le génocide qui vient d’avoir lieu à Gaza en simple conflit.
« L’enfer est pavé de bonnes intentions ». Jamais la phrase de saint Augustin n’aura été aussi juste. En effet, alors que le génocide des Palestiniens de la bande de Gaza est déjà consommé, le simulacre de négociation avec les Gazaouis n’a que pour but de donner l’illusion que tous les belligérants seraient, au fond, sur un pied d’égalité. Or, si tout le monde est sur un pied d’égalité, c’est qu’il ne peut pas y avoir eu de génocide.
Dès le début, ce plan de cessez-le-feu fut odieux. Rappelons-nous l’avertissement de Trump aux Palestiniens : « Si vous ne l’acceptez pas, je vous promets un enfer tel que l’humanité n’en a jamais connu ». Franchement, dit-on cela à un peuple qui vient de connaître un génocide ? Un peuple écrasé et sans armée, qui vit dans une prison/zoo à ciel ouvert de 10 km de large sur 50 km de long, et dont même le ravitaillement en eau est contrôlé par Israël ? Un peuple humilié depuis soixante-dix ans et dont environ 100 000 femmes et enfants viennent de trouver la mort sous les bombes ? Les Alliés, ont-ils dit cela aux juifs et aux tziganes avant de les libérer des camps de la mort ? Ont-ils posé des conditions et promis d’autres enfers encore plus terribles que celui qu’ils venaient de vivre dans le cas où ils refuseraient ces conditions ? Quand un peuple subit un génocide, on le libère, c’est tout. Un peuple génocidé n’est pas en mesure de négocier. Lui proposer de négocier, c’est, si c’était possible, le tuer une deuxième fois, c’est lui voler en quelque sorte sa souffrance. C’est lui dire : « Tu vois, on t’a massacré, mais on est gentil, et on t’invite maintenant à venir apposer ta petite signature. Tu vois, nous, nous sommes « réglos » nous ne sommes pas des méchants… »
Certes, sachant que Trump a été élu grâce à l’argent de son gendre juif, Jared Kushner, qui avait financé sa première campagne présidentielle, et sachant que sa propre fille (Ivanka Trump) s’est convertie au judaïsme, nous pouvons comprendre qu’il penche du côté de l’État hébreu ; mais enfin, tout de même, il y a des limites… Exiger du Hamas qu’il se désarme ? Mais se désarme de quoi ? Combien d’Israéliens ont été tués par les bombes du Hamas sur Tel-Aviv depuis le commencement de la « guerre » ? Oui, combien ? Zéro.
Alors bien sûr, et même si le terrorisme est l’arme du faible, et même si Israël occupe une partie de la Palestine, il y a eu cette attaque condamnable du Hamas, qui aura fait plus de mille victimes chez les Israéliens. Oui, cela doit être dénoncé. Mais enfin, Israël, qui a perdu six millions de ses enfants dans l’enfer nazi, a très rapidement « pardonné » aux Allemands, contribuant à enrichir ce pays en lui achetant très rapidement toutes sortes d’armes. Pourquoi donc ce traitement de « faveur » envers les Palestiniens ? Nous aurions presque parfois l’impression que les Israéliens font payer aux Gazaouis la note de l’Holocauste……commis par les nazis. La souffrance des juifs a été si intense sous le Troisième Reich que l’abcès doit être crevé, et peu importe sur quel peuple le pus retombe… Oui, sans Shoah, pas de Gaza. L’idée n’est pas incongrue.
Non, en réalité, le but principal et sous-jacent à cette sinistre mascarade de « plan de paix » est d’empêcher le peuple palestinien d’avoir recours à cette compensation mémorielle à laquelle, comme tous les peuples génocidés, il a pourtant droit. Il s’agit pour l’État profond d’empêcher tout prix les Gazaouis de faire comme les juifs, c’est-à-dire de cultiver la mémoire de leur génocide pendant quatre-vingts ans. Le génocide palestinien, lui, doit être oublié. Il ne doit jamais figurer dans les livres d’histoire (un peu comme le génocide arménien que Netanyahou refuse, en outre, de reconnaître, sans même mentionner le génocide vendéen ou celui des chrétiens du Sud-Soudan – chrétiens massacrés par des musulmans -, qui n’intéressent personne…). Ordonner aux rescapés d’un génocide de venir négocier en faisant semblant que rien d’extraordinaire ne se serait passé, en insinuant qu’au fond ce conflit n’est qu’un banal conflit comme «les autres », est une infamie. Oui, un ultime affront. Cela revient, après avoir commis un génocide biologique, à en commettre un deuxième : le mémoricide, le génocide de la mémoire. En tant que chrétien catholique, il était de mon devoir d’écrire ces lignes.
traduzione in italiano:
da Jean-Pierre Aussant
Il piano di pace di Trump e Netanyahu ha come unico scopo quello di trasformare, nell'immaginario collettivo mondiale, il genocidio appena avvenuto a Gaza in un semplice conflitto.
"La strada per l'inferno è lastricata di buone intenzioni". Le parole di Sant'Agostino non sono mai state così azzeccate. Infatti, sebbene il genocidio dei palestinesi nella Striscia di Gaza sia già stato compiuto, la pretesa di negoziare con i gazawi serve solo a dare l'illusione che tutti i belligeranti siano, in fondo, sullo stesso piano. Tuttavia, se tutti sono sullo stesso piano, allora non può esserci stato un genocidio.
Fin dall'inizio, questo piano di cessate il fuoco è stato odioso. Ricordiamo l'avvertimento di Trump ai palestinesi: "Se non lo accetti, ti prometto un inferno quale l'umanità non ha mai conosciuto.". Francamente, lo diciamo a un popolo che ha appena subito un genocidio? Un popolo schiacciato, senza esercito, che vive in una prigione/zoo a cielo aperto larga 10 km e lunga 50 km, e la cui riserva idrica è persino controllata da Israele? Un popolo umiliato da settant'anni e le cui circa 100.000 donne e bambini sono appena morti sotto le bombe? Gli Alleati lo hanno detto agli ebrei e agli zingari prima di liberarli dai campi di sterminio? Hanno forse posto condizioni e promesso altri inferni ancora più terribili di quello che avevano appena sperimentato se avessero rifiutato queste condizioni? Quando un popolo subisce un genocidio, viene liberato, tutto qui. Un popolo genocidato non è in grado di negoziare. Offrirsi di negoziare è, se fosse possibile, ucciderlo una seconda volta, è in qualche modo derubarlo della sua sofferenza. È come dirgli: "Vedi, ti abbiamo massacrato, ma siamo gentili, e ora ti invitiamo a venire ad aggiungere la tua piccola firma. Vedete, noi siamo "legittimi", non siamo cattivi..."
Certo, sapendo che Trump è stato eletto grazie ai soldi del genero ebreo Jared Kushner, che ha finanziato la sua prima campagna presidenziale, e sapendo che sua figlia (Ivanka Trump) si è convertita all'ebraismo, possiamo capire che propenda per lo Stato ebraico; ma ci sono comunque dei limiti... Chiedere ad Hamas di disarmarsi? Ma disarmarsi da cosa? Quanti israeliani sono stati uccisi dalle bombe di Hamas a Tel Aviv dall'inizio della "guerra"? Sì, quanti? Zero.
Quindi, naturalmente, anche se il terrorismo è l'arma dei deboli, e anche se Israele occupa parte della Palestina, c'è stato questo riprovevole attacco di Hamas, che ha causato più di mille vittime israeliane. Sì, questo deve essere denunciato. Ma poi, Israele, che ha perso sei milioni di figli nell'inferno nazista, ha "perdonato" molto rapidamente i tedeschi, contribuendo ad arricchire questo paese acquistando molto rapidamente ogni tipo di arma. Perché allora questo trattamento "favorevole" nei confronti dei palestinesi? A volte abbiamo quasi l'impressione che gli israeliani stiano facendo pagare agli abitanti di Gaza il conto dell'Olocausto... commesso dai nazisti. La sofferenza degli ebrei era così intensa sotto il Terzo Reich che l'ascesso deve essere scoppiato, e non importa su quale popolo cada il pus... Sì, senza la Shoah, non ci sarebbe Gaza. L'idea non è incongrua.
No, in realtà, l'obiettivo principale e di fondo di questa sinistra mascherata di "piano di pace" è impedire al popolo palestinese di ricorrere a questo risarcimento commemorativo a cui, come tutti i popoli genocidiati, ha comunque diritto. L'obiettivo dello Stato profondo è impedire a tutti i costi ai palestinesi di Gaza di fare come hanno fatto gli ebrei, cioè di coltivare la memoria del loro genocidio per ottant'anni. Il genocidio palestinese, tuttavia, deve essere dimenticato. Non deve mai comparire nei libri di storia (un po' come il genocidio armeno, che Netanyahu si rifiuta, peraltro, di riconoscere, senza nemmeno menzionare il genocidio della Vandea o quello dei cristiani del Sud Sudan – cristiani massacrati dai musulmani – che non interessano a nessuno...). Ordinare ai sopravvissuti al genocidio di venire a negoziare fingendo che non sia successo nulla di straordinario, insinuando che, in fondo, questo conflitto sia solo un altro conflitto ordinario come "gli altri", è un'infamia. Sì, un affronto finale. Ciò equivale a commettere, dopo un genocidio biologico, un secondo: il memoricidio, il genocidio della memoria. Come cristiano cattolico, era mio dovere scrivere queste righe.
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